Exposition “les classiques en photographie”, du 23 mars au 19 mai 2024 – Ville de Clermont (Oise) – Site Officiel

Exposition “les classiques en photographie”, du 23 mars au 19 mai 2024

Exposition “les classiques en photographie – Voyage dans l’artothèque de l’espace Jean Legendre de Compiègne” organisée par Diaphane pôle photographie en Hauts-de-France, du samedi 23 mars au dimanche 19 mai 2024, Espace Culturel Séraphine Louis.

  • Espace Culturel Séraphine Louis, 11 rue du Donjon, Clermont –
  • Ouverture mercredi, samedi et dimanche de 14h à 18h, entrée libre

Créée en 1983, l’artothèque de Compiègne a constitué une collection de photographies qui reflète les tendances de la création. Cette exposition propose de redécouvrir les grands noms de la photographie à travers la présentation de tirages originaux : Alloucherie, Amar, Ballet, Batho, Boubat, Cartier-Bresson, Charbonnier, Clément, Ciergue, Doisneau, Dolémieux, Fastenaekens, Franck, Freund, Gilson, Goldworthy, Lambours, Marchand et Mettre, Pignon Ernest, Réquillard, Roche, Ranis, Salaun, Séméniako, Serrano, Troispoux, Vigouroux.


Lorsque l’on se plonge dans le fonds photographique de l’artothèque de Compiègne, on découvre de nombreux chefs d’œuvre qui s’inscrivent dans l’histoire de la photographie, avec une part importante de photographes Français de l’après-guerre. Ces acquisitions principalement réalisées entre 1983 et 2009, témoigne assurément du regard d’Evelyne Lerouge, responsable de cette structure et sensible à une photographie en noir et blanc, attachée à dépeindre la vie du quotidien avec ce soucis de l’instantanéité, de la présence humaine, comme assurance d’un témoignage réaliste qui s’inscrit dans le courant de la photographie dite humaniste. Cette collection est marquée par ce genre photographique qui a construit une iconographie de l’après-guerre et des trente glorieuses dans la foulée de la grande exposition « Family of man » aux États-Unis, modélisant et glorifiant par l’image les valeurs d’une société libre, émancipée en quête du bonheur.

Henri Cartier Bresson, Willy Ronis, Edouard Boubat, Jean Philippe Charbonnier ou Gisèle Freund sont ces grands noms qui ont défendu la photographie et lui ont permis d’acquérir une reconnaissance dans le monde des arts. C’est aussi ce type d’images qui a été un modèle pour des générations de photographes, en devenant une norme esthétique dans la façon de retranscrire le monde avec sa caméra.

Au fil des acquisitions de cette collection, d’autres regards s’imposent qui expérimentent le medium pour en questionner notre perception de la réalité. A partir des années 1990-2000, les formats exposés changent, le numérique offre de nouvelles voies dans la matérialisation des images. La norme du format 30 X 40 imposée par la technique du laboratoire et le cout élevé du tirage argentique noir et blanc laisse la place à la forme tableau plus monumentale des images, ornementées d’une présence de la couleur en tant que sujet propre. La photographie s’affirme et se détache de son rapport ontologique au réel, la distance du photographe au sujet évolue pour devenir un outil plus introspectif, et prétexte de son propre questionnement sur l’acte de créer. Au fil de la décennie 90, le numérique prend de plus en plus de place, et offre des possibilités infinies de création, qui peu à peu éloigne les photographes du monde extérieur pour laisser s’exprimer leurs univers personnels.

A l’heure de l’intelligence artificielle et de la production d’images par les algorithmes, comment ne pas s’interroger sur le projet utopique de la photographie comme outil de connaissance, d’émancipation et de rapprochement entre les peuples, qui est désormais devenu un objet commercial aux mains des GAFA. Car au-delà de la nostalgie que véhicule certaines de ces photographies, on perçoit au fil de l’exposition comment l’évolution des genres et des pratiques photographiques a permis aux photographes d’acquérir un statut d’artiste-auteur qui utilise le médium photographique dans une transfiguration du réel par l’imagination et la poésie.

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