C’est ici, au lieudit « Les Finets », à l’écart du bourg de Clermont, qu’en 1799, un moine défroqué, Jean Eloy Tribou est venu installer une maison de pension, accueillant quelques insensés. Il avait auparavant dû quitter le Couvent Notre Dame de la Garde, dans la forêt de Hez, vendu comme Bien National. Ce couvent, dont il avait été le père supérieur avant la Révolution, avait servi de prison d’Etat, enfermant sur « lettres de cachet », c’est-à-dire sur ordre royal, les personnes considérées comme déviantes.
La fille de Tribou, puis ses petits-enfants, la famille Labitte, développeront son pensionnat pour en faire une maison de santé, qui servira d’asile pour le département de l’Oise et les départements du nord de la région parisienne.
A son apogée, l’établissement des frères Labitte, qui s’est étendu autour des colonies agricoles de Fitz-James et d’Erquery, représente une surface supérieure à celle du territoire de la ville de Clermont.
En 1887, le département de l’Oise devient propriétaire de la maison de santé. La croissance démographique de la région parisienne contribue au gigantisme de l’établissement, qui subir de lourdes de pertes humaines durant l’Occupation nazie, à l’image des hôpitaux psychiatriques de notre pays. Le centre hospitalier interdépartemental s’est inscrit depuis les années 1970 dans le mouvement de sectorisation psychiatrique, qui conduit désormais à soigner le malade au plus près de son lieu de vie.