Commémoration du bombardement du 25 août 1944 et de la Libération de Clermont, 77e anniversaire, 1er septembre 2021 – Ville de Clermont (Oise) – Site Officiel

Commémoration du bombardement du 25 août 1944 et de la Libération de Clermont, 77e anniversaire, 1er septembre 2021

Nous sommes aujourd’hui réunis devant le monument aux morts de CLERMONT, pour commémorer deux événements qui ont marqué l’histoire récente de notre commune.

Deux événements, symbolisant horreur et soulagement, effroi et joie, à quelques jours d’intervalle.

Chaque année, depuis 77 ans, un moment de souvenir est organisé, auprès de ce monument chargé des sacrifices de plusieurs générations de Clermontois qui nous précédés.

A la douleur forcément insoutenable des premiers rassemblements ont succédé au fil des ans, l’émotion, le souvenir, la connaissance, le respect.

Aujourd’hui encore, alors que par nature, les témoins se font de plus en plus rares, il nous apparaît plus que nécessaire de poursuivre la transmission de ces faits passés, en ayant conscience que l’histoire n’est pas linéaire, et qu’un passé oublié est toujours susceptible de resurgir.

En ce mois d’août 1944, la puissance militaire alliée qui s’étend, lentement mais indéfectiblement, depuis les côtes normandes est attendue, avec un mélange d’inquiétude et de soulagement, par toute une population que les restrictions, le manque de liberté et la sauvagerie du régime ont moralement anéantie.

Le 25 août, la capitale de notre pays est libérée. La liesse de la population parisienne accompagne la bonne nouvelle, connue peu de temps après à CLERMONT. La nervosité et les mouvements de l’armée ennemie témoignent que la fin est proche aussi pour notre région.

Cependant, chacun a en tête que la libération d’un territoire, avant d’être une victoire ou une défaite, selon le camp dans lequel on se situe, est avant tout un combat.

Quelques semaines avant le débarquement des Alliés, déjà, les traces de combats étaient perceptibles dans les environs immédiats ou sur la commune. En effet des bombardements avaient commencé à atteindre la voie ferrée, dès le mois de mai. Le 2 août, le largage de 28 bombes avait déjà provoqué dans la population beaucoup d’émoi : heureusement aucune victime civile n’avait été à déplorer.

Le 6 août, le lâche assassinat d’un père de famille bien connu et apprécié, commerçant dans le centre-ville, conseiller municipal, recherché par la Gestapo pour appartenance à un réseau de Résistance, en même temps que l’arrestation de se femme et de son fils, avaient meurtri la majeure partie de la population.

Bien sûr ce tragique événement n’était pas la première rencontre avec la mort durant les années d’Occupation à Clermont. Plusieurs résistants ou militants politiques avaient été arrêtés puis déportés vers une destination inconnue, pour une issue quant à elle probable. Bien sûr, nous n’oublierons pas non plus de mentionner les nombreuses et tragiques rotations, dans le haut de la ville, du corbillard hippomobile de l’hôpital psychiatrique qui, en quatre années, a déposé plus de trois mille cadavres dans notre cimetière communal, agrandi au fur et à mesure des besoins.

Le vendredi 25 août 1944 devait être donc une nouvelle journée d’attente angoissée ou fataliste pour l’ensemble des Clermontois.

Il était un peu plus de midi, en cette chaude journée d’août, lorsqu’une importante formation de bombardiers alliés apparut soudain dans le ciel. Pourtant, contrairement aux autres fois, aucune sirène d’alerte n’avait retenti. Personne n’eut vraiment le temps de descendre dans les abris prévus par le service de la Défense passive. Les lourdes bombes, qui ne tardèrent pas à faire entendre leur sifflement si caractéristique, figèrent alors la vie de notre cité.

Depuis la carrière Lagache, près de Béthencourtel, jusqu’au pont enjambant la voie de chemin de fer avant FITZ-JAMES, les impacts de 378 bombes auront été relevés sur le territoire communal. Les rues du Général de Gaulle, Frédéric Raboisson, ainsi que les quartiers de la Belle Assise et de la Gare furent très sévèrement touchés.

Lorsque le grondement des moteurs aériens disparut, lorsque l’écho des bombes se dissipa, les valides se levèrent. De nombreuses maisons étaient en flammes ; on releva dans la population clermontoise 46 morts et 46 blessés. On rapporte que les pertes militaires ennemies furent équivalentes. Il ne faut pas oublier non plus les victimes habitant à la Croix Saint Laurent et à Faÿ, territoires rattachés alors à AGNETZ.

Une chapelle ardente fut bien vite improvisée, dans le hall de l’Hôtel de Ville. Chacun, bien sûr se sentit concerné, dans une commune où tous se connaissaient au moins de vue.

La lourde tâche des vivants aura toujours été de surmonter le deuil, la douleur, le chagrin. Et l’on se remit à espérer en la victoire des Alliés, ceux-là même qui avaient lancé ces bombes sur notre commune.

A CLERMONT, il aura fallu attendre que s’efface ce sinistre mois d’août, pour que la joie renaisse. En effet, le 1er septembre 1944 notre ville était libéré du joug nazi.

Dès l’aube, un groupe de résistants pénétra dans la ville, rejoint rapidement par les premiers éléments de reconnaissance de l’armée américaine. CLERMONT fut rapidement pavoisée de nombreux drapeaux tricolores. Bientôt, une immense foule hurla sa joie sur la place de l’Hôtel de Ville, fêtant les « GIs », symboles de la liberté retrouvée.

Et depuis, chaque année, le souvenir de ces moments, à la fois douloureux et porteurs d’espérance, est entretenu par les générations suivantes.

Œuvrons ensemble pour que ce souvenir ne s’efface pas, afin de nous rappeler à la vigilance contre toutes les atteintes aux droits de l’homme.

Œuvrons ensemble pour une République responsable mais attentive aux malheurs qui frappent à notre porte.

Les valeurs de Liberté, d’Egalité et de Fraternité sont le ciment de notre société. L’universalité de ces valeurs doit aussi animer l’action de l’Etat, notamment vis-à-vis des plus faibles.

Vive la République, vive la France et vive Clermont.

Je vous remercie de votre attention.

Lionel OLLIVIER

Maire de Clermont

Président du Pays du Clermontois

1er septembre 2021

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