Cérémonie du 14-juillet (2022) – Ville de Clermont (Oise) – Site Officiel

Cérémonie du 14-juillet (2022)

Discours prononcé par Lionel Ollivier, Maire de Clermont : “Encore une fois, je suis ravi de vous retrouver ici, en ce jour symbolique du 14 juillet, pour célébrer ensemble le tournant majeur de notre histoire, celui de la Révolution française, qui débouchera sur notre République.

Suivant les philosophes des Lumières, et notamment Rousseau, les grandes figures révolutionnaires avaient pour précepte la souveraineté du peuple, qui doit s’épanouir à travers la liberté, l’égalité, et la volonté générale qui doit transcender les individus. D’ailleurs, les membre de la Commune de Paris de 1793 utiliseront la formule : « La République est une et indivisible », qui reprend bien l’idée rousseauiste. 

Une et indivisible. Que reste-t-il de ce principe ?

Car s’il est facile d’être unis dans la félicité, la véritable épreuve, c’est de l’être dans la difficulté. Et l’on voit bien qu’à chaque crise, à chaque période troublée, la division règne au sein de notre nation. 

Les récentes élections présidentielles et législatives nous auront montré à la fois une France profondément divisée, mais aussi une montée jamais vue à ce niveau des mouvements nationalistes, et une abstention record, témoin du manque de confiance et d’implication d’une partie importante de nos concitoyens dans les affaires de la cité. Le repli sur soi, le sentiment de ne plus faire partie d’un tout, cela ne peut qu’inquiéter les républicains que nous sommes. 

La République est une et indivisible. Cela veut avant tout dire que tant qu’on accepte le contrat social que nous propose la France, chacun est le bienvenu en son sein. La République ne reconnait aucune origine, aucune religion, aucune orientation particulière. Chacun est libre, tant qu’il ne nuit pas à autrui. Chacun a le droit d’avoir ses croyances ou de faire ses choix, tant qu’il n’impose rien aux autres. L’harmonie, c’est accepter son voisin, avec toutes ses différences. C’est même s’en nourrir, évoluer à travers ceux qui ne nous ressemblent pas. La tolérance, ce n’est pas juste une naïveté de l’âme, une belle idée creuse. C’est avant tout une force, c’est le ciment qui maintient toutes les fondations de notre nation. Peut-on se dire patriote, si on est dans le rejet, dans l’exclusion, dans la haine, trois sentiments qui affaiblissent la grandeur de la France ? Néanmoins, en contrepartie, les idéaux mortifères, qui pensent pouvoir faire vaciller nos principes de Liberté, d’Egalité, de Fraternité, de Laïcité, ne peuvent être tolérés. L’union doit se faire, mais certainement pas au détriment de nos valeurs. La tolérance doit se matérialiser sur les individus, tout en étant ferme sur les idées. 

On retient souvent que le 14 juillet est la commémoration du 14 juillet 1789, symbole de la révolte populaire contre un pouvoir monarchique absolu décadent. Mais on a tendance à oublier que c’est aussi la célébration du 14 juillet 1790, date de la première Fête de la Fédération à Paris, sur le Champ-de-Mars, organisé par La Fayette, symbolisant l’unité et de la cohésion entre tous les membres de notre pays.

Cette union et cette cohésion semblent faire de moins en moins de sens, à mon grand regret, notamment pour les jeunes générations. Nous voyons tous, au quotidien, le repli identitaire, la montée des extrémismes de tous bords. Notre monde n’est pas plus dur que par le passé, mais il est vécu bien plus brutalement. La croyance en des lendemains meilleurs, la foi en un destin commun, tout ceci est mis à mal par l’individualisme, qui gangrène notre société. 

Il nous appartient, à nous élus de la République, de nous poser la question, et de tenter d’y répondre, par nos actions. Lutter contre le consumérisme par la culture et l’éducation, veiller à la pérennité de notre environnement par une politique de transition écologique, inclure chaque citoyen de notre territoire par des actions participatives, véhiculant des principes humanistes et sociaux. Ce sont là les principaux défis que nous devons, chacun à son échelle, tenter de relever. La France en dépend !

Mesdames, Messieurs, au nom de la République, au nom de la Liberté, de l’Egalité, de la Fraternité, et de l’Unité, je vous remercie de votre présence et de votre attention.

Vive Clermont,

Vive la République,

Et vive la France !

Lionel OLLIVIER

Maire de Clermont

Président du Pays du Clermontois

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