Né en 1930 dans notre ville, Etienne BOLLE a vécu son enfance dans les locaux de l’actuelle sous-préfecture. Sa mère était la concierge de cet établissement.
Durant l’occupation, le Régime de Vichy décide de rouvrir la sous-préfecture de Clermont. La mère d’Etienne lui demandait de surveiller les couloirs pour pouvoir fabriquer clandestinement de fausses cartes d’identité en direction d’un réseau de résistance des Yvelines. C’est l’un de ses frères qui imitait la signature du Préfet.
La progression des Alliés rencontre une vive résistance de l’armée nazie. Le 25 août 1944, notre ville est durement frappée par un bombardement visant la Belle Assise. Comme les autres fois où des avions passaient haut dans le ciel, Etienne a levé la tête en entendant le vrombissement intense, mais cette fois-ci, les bombes larguées par ces machines volantes, porteuses d’espoir mais aussi de mort, tombaient sur Clermont.
Etienne se souvient du fracas, de la panique, des bras d’une infirmière allemande desquels il s’arrache préférant courir le plus vite possible. Etienne se souvient s’être couché au bord de la route et se relever avec une forte douleur au bras.
Après l’évacuation vers l’hôpital psychiatrique, puis une lourde opération dans des conditions difficiles qui amènera à l’amputation de son bras droit, c’est la convalescence.
Etienne doit alors arpenter de nouveau les salles de classe de Jeanne d’Arc, pour y réapprendre à écrire, de la main gauche maintenant.
En 1960 Etienne entre comme concierge à l’hôpital psychiatrique. Il quitte ce poste en 1971, suite à la création de la salle des sports Jean-Pierre Darius, pour en devenir le gardien. Et quel gardien : jusqu’en 1990, il en voit passer des générations d’écoliers et de sportifs, attentif aux semelles qui osaient fouler le revêtement délicatement entretenu !
Etienne est aussi un homme de passion et de convivialité.
Très tôt, il s’est engagé dans les associations locales pour faire bouger sa ville.
Ayant appartenu à la Jeunesse Populaire, il a pu satisfaire son goût de la musique, en jouant à la fois du clairon, de la trompette ou du cor.
Grand sportif, et malgré ses blessures, il joue au football et au handball.
Il crée un centre d’initiation sportive au parc du Chatellier. Puis il devient le fondateur du premier club de handball sur la ville. Il entre aussi au Racing Club Clermontois.
Lorsque les autorités municipales de l’époque veulent fédérer l’ensemble des associations sportives dans un même club omnisport, le COC, c’est Etienne qui en devient le Président.
Quel que soit le domaine qu’Etienne a exploré, il l’a toujours fait à fond, avec enthousiasme et bonne humeur.
Au-delà du sport, au-delà de la musique, Etienne a été attachée à sa vie de famille. D’abord sa femme, Yvonne, qu’il a rencontrée pour la première fois lorsqu’il était convalescent après le bombardement. Il l’épouse en 1951. De cette union naît Joël et Philippe. Avec le temps la famille s’agrandit, avec la naissance de sept petits-enfants puis trois arrières petits-enfants.
Quelques années après une retraite bien méritée, Etienne a voulu continuer à passer du temps pour sa ville. Et c’est avec beaucoup d’enthousiasme qu’il a volontiers accepté de rejoindre la liste portée par André Vantomme en 1995.
Et pendant 19 ans, Etienne tient avec sérieux son rôle de conseiller municipal, participant au travail des commissions, faisant remonter les informations ou interrogations de nos concitoyens qui n’hésitent pas à interpeller cette figure locale souvent présente en ville.
