Exposition “Le Réveil des Oubliés”, du samedi 16 novembre au dimanche 22 décembre 2019 – Ville de Clermont (Oise) – Site Officiel

Exposition “Le Réveil des Oubliés”, du samedi 16 novembre au dimanche 22 décembre 2019

“Le Réveil des Oubliés” de Timea JANKOVICS, exposition du samedi 16 novembre au dimanche 22 décembre 2019,  espace culturel Séraphine Louis à Clermont.

Exposition initiée par le Musée Henri THEILLOU en collaboration étroite avec le C.H.I. et la ville de Clermont.

Espace culturel Séraphine Louis

  • 11 rue du Donjon, 60600 Clermont
  • Mercredi, samedi et dimanche de 14h à 18h

Le Réveil des Oubliés

Après 150 ans d’endormissement, un patient se réveille et revêt ses habits. Il s’incarne en la personne de l’artiste Timea Jankovics, pour prendre la parole et inviter ses compères à sortir du sommeil et de leur long silence.

L’artiste a choisi le cimetière des fous pour appeler les oubliés à revenir à la vie, à se revêtir de leurs plus beaux habits pour trouver enfin la paix et le chemin vers la lumière. Et pour mieux comprendre leur désarroi, cette exposition retrace tout le parcours de ces oubliés en Asile.

Le visiteur

Dès le départ, le visiteur va découvrir les valises centenaires, les petits paquets, les petits “cousus” contenant vêtements et souvenirs des malades internés qui ont laissé là leur vie, scellée comme à tout jamais dans ces petits ballots désuets. 

Le visiteur témoin

Passé la séance du dénuement, c’est l’épreuve du bain obligatoire, du matricule imposé et réducteur. 

Le visiteur acteur

Il s’agit, pour le visiteur d’approcher au plus près la déserrance de ces personnes, de traverser, avec elles, la nuit obscure de l’âme pour trouver, à la toute fin du parcours, l’apaisement et la rémission.

Le visiteur à ” la rencontre de “ 

Séraphine de Senlis, Séraphine la “sans rivale”, Camille Claudel. Mais aussi, sans nom, ni matricule, “La mordeuse”, celle qui séduit malgré elle.


À travers différentes installations, l’Asile est présenté(e)de manière ambiguë.  Tantôt nourricière, tantôt dévorante à la manière de l’araignée géante. D’une façon surprenante on va retrouver aussi “la salle interdite” de Barbe Bleue en pénétrant dans les salles des archives qui recèlent ce passé asilaire et les ultimes traces de ces oubliés.

En certains lieux, la curiosité et l’intérêt de l’artiste à redonner vie et sens à ces destinées brisées l’ont parfois amenée à surmonter bien des difficultés dont celle de l’interdit… et du risque.

En ce qui concerne Clermont, c’est toute l’âme du grenier de l’Asile qui se dévoile en même temps que celle de centaines de malades à travers leurs pauvres effets personnels toujours enclos.

Cette exposition est unique par sa démarche très singulière. Il s’agit là, en effet, non pas de présenter ces effets et objets centenaires comme des objets muséaux vidés de leur substance mais de leur redonner de la vie et du sens, une existence palpable. Enfilant leurs vêtements tout incrustés de la poussière du temps, l’artiste se met en scène et devient un avec le patient, endossant ainsi émotions, colères, tristesse et sentiment d’abandon.

Dans sa chair, l’artiste vit, avec eux, le dénuement. Avec eux, elle fait l’expérience du matricule. Avec eux, elle cherche son chemin. Désorientation. Vertige du sens dessus-dessous.

Le réveil est un appel universel. Un appel à secouer la poussière et les cendres du passé et comme Dante, après qu’il a traversé les abîmes, à trouver le chemin vers la lumière. C’est un appel à sortir de la tombe pour redevenir un être de vie, échanger ces habits sombres et tristes contre des habits d’allégresse tout en couleurs.

Le visiteur et l’abandon

L’artiste présente la douloureuse réalité des asiles abandonnés à travers le monde. Ce monde devient alors comme le dernier Asile, un Asile à ciel ouvert où chacun vit selon sa réalité intime, le cœur battant à son propre rythme comme les horloges déglinguées présentées dans l’installation.


Timea JANKOVICS

L’artiste Timea JANKOVICS est spécialisée dans l’étude et la représentation artistique des Asiles psychiatriques du XIXe. C’est à ce titre que le Musée Henri THEILLOU a choisi d’exposer une centaine de clichés parmi des milliers réalisés par cette artiste à travers le monde mais aussi et tout récemment, au sein de ce qui fut autrefois l’Asile psychiatrique de Clermont de l’Oise devenu Le Centre Hospitalier Isarien.

Des photos mais aussi des installations plastiques, toutes réalisées avec des objets authentiquement récupérés au rebut d’hôpitaux psychiatriques à l’abandon, d’où l’authenticité absolue de ce qui est donné à voir.

En termes de performance artistique, Timea JANKOVICS n’hésite pas à se mettre en scène. C’est chaque fois dans des lieux asilaires abandonnés, totalement ou partiellement, qu’elle se filme. Inspirée par une atmosphère, des réminiscences peut-être infiniment subjectives.

Le Grenier de l’Asile de Clermont, ses petites valises, ses « petits cousus »ont immédiatement suscité chez l’artiste, un profond désir de les rendre à la lumière, ne serait-ce que pour le temps d’une exposition artistique. Celle-là même qu’il vous est donné de parcourir aujourd’hui et qui retrace le parcours des aliénés en Asile, depuis leur arrivée jusqu’à leur oubli

Cette exposition est le fruit du travail de toute une année. Il a pu se faire grâce à l’implication sans mesure de l’artiste mais aussi grâce au soutien opérationnel, logistique et financier de l’actuel directeur du Centre Hospitalier Isarien, M. Stephan MARTINO, de la municipalité à savoir M. Lionel OLLIVIER et de Monsieur Emmanuel BELLANGER administrateur de l’Association Culturelle des Amis du C.H.I. de Clermont qui gère toutes les activités du Musée Henri THEILLOU dont la présidence est assurée par le Docteur Olivier BOITARD depuis 2002. Assistante de production, Goty CLIN, vice-présidente de l’A.C.A.C.H.I.C.