Commémoration – 99ème anniversaire de l’Armistice de 1918, samedi 11 novembre 2017 – Ville de Clermont (Oise) – Site Officiel

Commémoration – 99ème anniversaire de l’Armistice de 1918, samedi 11 novembre 2017

Commémoration du 99ème anniversaire de l’Armistice de 1918, samedi 11 novembre 2017, 12h, Monument aux Morts – Square du Souvenir Français.

99e ANNIVERSAIRE DE L’ARMISTICE DU 11 NOVEMBRE 1918

Madame la Sous-Préfète,
Monsieur le Sénateur,
Mesdames, Messieurs les élus,
Mesdames, Messieurs,

Aujourd’hui, nous célébrons le 99e anniversaire de l’armistice du 11 novembre 1918, qui a été signé dans notre département, à la clairière de Rethondes. Le dernier anniversaire avant son centenaire.

Notre rassemblement n’est pas anodin, et ne doit pas le devenir. Les souvenirs sont nos forces. Quand la nuit essaie de revenir, il faut allumer les grandes dates, comme on allume des flambeaux, disait Victor Hugo. C’est aussi mon point de vue.

Cette Grande Guerre, comme on l’appelle, fut un événement atroce, meurtrier comme l’Histoire n’en avait jamais connu. Nous ne pouvons que regretter les morts incalculables, mais nous devons nous servir de ce passé pour comprendre comment agir dans notre présent. Car l’Histoire est un éternel recommencement, je ne vous apprends rien. Ne disions-nous pas que la Première Guerre mondiale était « la Der des Ders », avant que la Seconde ne débute quelques années plus tard ? Et aujourd’hui encore, pouvons-nous occulter les tensions montantes, qui semblent nous amener vers un avenir martial inéluctable ?

On a du mal à envisager une « Der des Ders », tant les conflits se répètent à intervalles réguliers. Pourtant, il est de notre devoir, en tant qu’élus de la République pour certains d’entre nous, en tant que citoyens militants pour d’autres, de se rappeler que la guerre n’a jamais rien résolu, quand bien même elle était inévitable.

Je ne remets pas en cause le sacrifice de ces millions de Français, qui se sont battus pour notre pays face à l’hostilité allemande. Je ne peux que m’incliner devant leur courage et leur honneur. Cependant, le prix payé dépasse l’entendement. Les chiffres, quand ils atteignent un tel niveau, semblent presque vidés de leur sens, mais on ne peut que frémir à leur écoute : soixante millions de soldats ont combattus, pour près de neuf millions de morts et vingt millions de blessés.

La Première Guerre mondiale a représenté une énorme saignée dans la population de toute l’Europe, et plus généralement d’une bonne partie du monde, puisque les puissances européennes n’ont pas hésité à lever des armées dans leurs colonies. Des communes entières ont été dévastées, jusqu’à disparaître définitivement pour certaines. De riches terres agricoles ont pour longtemps été rendues impropres à la culture. Les mines et autres richesses industrielles du nord et de l’est du pays ont été noyées ou bombardées au cours des affrontements ou au moment du recul des armées ennemies.

Aux abords des zones de front, en zone dite militaire, comme à Clermont, tout était tourné vers l’effort de guerre. Les conditions de ravitaillement étaient difficiles et les uniformes envahissaient les rues.

Notre ville a ainsi servi de quartier général au 10e Corps de l’Armée française, durant l’année 1916, puis au 3e corps, commandé par le Général Humbert. Clermont a aussi accueilli des hôpitaux militaires ; de même que l’Asile a reçu de nombreux soldats psychologiquement atteints par la dureté des combats.

Clermont a aussi servi de cadre à des conférences entre le Général FOCH et le Général PERSHING pour faire du premier le commandant général des forces alliées, permettant ainsi une accélération de la victoire. Nous aurons l’occasion, dans les mois à venir, de commémorer ce pan de l’histoire locale.

Cette Victoire, il faudra l’attendre jusqu’en novembre 1918, et elle ne sera pas comprise par le peuple allemand, dont le territoire n’aura pas été envahi. Les conditions du traité de paix seront vécues comme une trahison et porteront les germes du fascisme et de la Seconde Guerre mondiale.

Pour revenir au présent, il est nécessaire de se souvenir de cette Histoire, de la commémorer au pied de notre monument aux morts chaque année. Mais le souvenir doit obligatoirement s’accompagner d’une réflexion sur l’avenir que nous souhaitons pour nos sociétés. Car c’est bien là l’une de nos ambitions, rassembler, partager, mieux se connaître, vivre ensemble, et, quelle que soit notre histoire, avancer en harmonie. C’est, à notre sens, notre façon de faire vivre notre République, laïque et indivisible.

Mesdames, Messieurs, à la mémoire des 136 soldats clermontois morts pour la France, et à la mémoire de tous les combattants tués pour leur patrie, je vous demande de bien vouloir respecter une minute de silence.

 

Lionel OLLIVIER, Maire de Clermont – Président du Pays du Clermontois
Le 11 novembre 2017