96ème anniversaire de l’Armistice – Ville de Clermont (Oise) – Site Officiel

96ème anniversaire de l’Armistice

96ème anniversaire de l’Armistice - Clermont (Oise)

Clermont commémore le 96ème anniversaire de l’Armistice, Mardi 11 novembre 2014, 12h, au Monument aux Morts – Square du Souvenir Français. Maj le 12 novembre 2014, 14H25.

Discours : 96e ANNIVERSAIRE DE L’ARMISTICE DU 11 NOVEMBRE 1918

Monsieur le Sous-Préfet,
Monsieur le Président du Conseil Régional,
Monsieur le Premier Vice-président du Conseil Général,
Mesdames, Messieurs les élus,
Mesdames, Messieurs,

Comme dans de nombreuses communes de France et comme dans d’autres pays, la ville de Clermont a tenu à s’associer aux commémorations du Centenaire de la Première Guerre mondiale.

La participation active des associations locales, le souhait des familles de prêter des documents privés, les initiatives des enseignants (comme par exemple la cérémonie qui a eu lieu hier au collège Fernel), sont des indices qui montrent que, cent après les faits, le traumatisme, causé par ce conflit de grande ampleur, connaît toujours un écho puissant.

Pensez qu’en 1814, notre pays vivait la chute du Premier Empire et connaissait déjà une invasion étrangère ; un siècle après, ce événement important pour notre histoire apparaissait déjà bien ancien.

1914, la France connait à nouveau une guerre et un siècle après, ces faits nous mobilisent toujours et une émotion certaine traverse l’ensemble des pays qui ont participé à ce premier conflit mondial.

Une exposition présentée à l’hôtel de ville retrace les débuts de ce qu’on appellera « la Grande Guerre ».

On imagine mal aujourd’hui l’ampleur du drame qui a été vécu sur le front et aussi dans les familles de 1914 à 1918.

La grandeur des chiffres fait perdre la signification des drames personnels, perpétrés par ce premier conflit aux techniques modernes : environ huit millions et demi de morts, plus d’un million de disparus, sans compter ceux qui mourront des séquelles de leurs blessures après la guerre.

La France, proportionnellement à sa démographie, a été le pays le plus meurtri, avec près d’un million et demi de morts. Et il faudra attendre le début des années 50, pour retrouver le niveau de population de 1914.

Parmi les troupes françaises, un peu plus de 800 000 hommes, qualifiés alors d’indigènes, ont été enrôlés, comme soldats ou comme travailleurs, dans l’ensemble des territoires constituant l’Empire colonial français. Selon les territoires colonisés, on a fait appel aux volontaires, que l’on a plus ou moins forcés ou achetés aux familles, ou bien on a procédé, à partir de 1915, à des mobilisations.

Près de 600 000 soldats indigènes ont été directement engagés sur tous les fronts : en France, dans les Balkans, en Palestine, en Afrique noire. On estime qu’environ 80 000 d’entre eux n’ont pas survécu, tués au combat, portés disparus, morts de maladies ou des rigueurs d’un climat inconnu.

C’est donc bien un traumatisme qui a traversé la planète, et qui a comme cadre, pour ce qui concerne le front occidental, les terres allant des Flandres jusqu’aux Vosges.

Des communes entières ont été dévastées, jusqu’à disparaître définitivement pour certaines. De riches terres agricoles ont, pour longtemps, été rendues impropres à la culture. Les mines et autres richesses industrielles du nord et de l’est du pays ont été noyées ou bombardées au cours des affrontements ou au moment du recul des armées ennemies.

Parmi ces territoires dévastés se trouvait le département de l’Oise, et plus particulièrement le nord-est. A côté de l’enfer subi par les combattants, on évoque de nos jours davantage aussi les souffrances des populations en territoire occupé. Il faut se souvenir qu’en Belgique et dans les départements français occupés, des hommes, des femmes, des enfants ont être transférés dans des camps en Allemagne, dans des circonstances effroyables, pour servir d’otages et surtout de main d’œuvre à l’économie allemande.

Aux abords des zones de front, en zone dite militaire, comme à Clermont, tout était tourné vers l’effort de guerre. Les conditions de ravitaillement étaient difficiles et les uniformes envahissaient les rues.

Notre ville a ainsi servi de quartier général au Xe Corps de l’Armée française, durant l’année 1916, puis au IIIe corps, commandé par le Général Humbert. Clermont a aussi accueilli, comme les communes voisines de Catenoy ou de Litz, des hôpitaux militaires et des hôpitaux auxiliaires.

Clermont a aussi servi de cadre à une rencontre entre le Général FOCH et le Général PERSHING en vue de faire du premier le commandant général des forces alliées, permettant une accélération de la victoire.

Cette Victoire, il faudra l’attendre jusqu’en novembre 1918. Et elle ne sera pas comprise par le peuple allemand, dont le territoire n’aura pas été envahi. Les conditions du traité de paix seront vécues comme une trahison et porteront les germes du fascisme et d’une nouvelle déflagration mondiale.

Celle que l’on aura appelée « le Der des Ders » aura bouleversé l’équilibre mondial, fait chuter quatre Empires, créer de nouveaux Etats en Europe centrale, et basculer la domination de l’Europe vers les Etats-Unis.

Alors, que peut-il rester un siècle après ces millions de morts ?

D’abord un devoir de transmission, afin que le sacrifice de ces hommes ne tombe pas dans l’oubli ; afin aussi que la vigilance contre la barbarie demeure, car la démocratie est une chose précieuse et fragile.

Ensuite la volonté que ce genre de conflit n’existe plus. Nos prédécesseurs ont eu l’audace de créer une Europe unie, mais on voit bien la fragilité de cette construction devant les crises sociales et économiques, ou face à une guerre inquiétante à nos frontières, en Ukraine.

Mesdames, Messieurs, ce type de commémoration n’est pas établi pour entretenir le mythe de quelque héros à célébrer, encore moins de glorifier le nationalisme. Plus prosaïquement et plus fortement, il s’agit de se rappeler que tout citoyen doit être vigilant pour conserver les valeurs de la République, dans une Europe unie et respectueuse des individus, et dans un monde en profonde mutation.

Et finalement, quel plus bel hommage pourrions-nous rendre à ceux qui ont sacrifié leur vie pour notre liberté, que de leur témoigner notre volonté, aujourd’hui, de faire vivre, chacun selon ses convictions, l’idéal républicain.

Lionel OLLIVIER
Maire de CLERMONT
Président de la Communauté de communes du Clermontois
Le 11 novembre 2014

 

96ème anniversaire de l’Armistice - Clermont (Oise)

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